une ode aux petits moments de la vie

La musique de Laufey romance souvent les petits moments de la vie. Construisant des arrangements orchestraux fantaisistes autour de ces instantanés éphémères – la lueur d’une bougie, le beurre sur votre toast, la forme d’un grand arbre contre le ciel – elle tisse ce paysage sonore envoûtant avec la tradition du jazz du XXe siècle pour créer un tissu de modernité, vie courante.

L’endroit où s’entremêlent des influences inattendues est le terrain de jeu de Laufey. La musicienne de 23 ans de formation classique, qui a grandi entre Reykjavík et Washington DC avec des parents islandais et chinois, est tombée amoureuse des légendes du jazz en roue libre qui ont peuplé la collection de disques de son père. C’est cette influence qui explique peut-être pourquoi ses chansons défient délicieusement toute catégorisation : jetées hors de l’histoire mais ancrées dans l’honnêteté actuelle, elle joue dans de nombreux mondes sonores qui trouvent tous une connexion à travers elle. D’autres se sont également connectés: sa chanson «Valentine» a récemment été classée comme la chanson de jazz numéro un de Spotify sur la plate-forme, au-delà d’un public TikTok important.

Si son EP de 2021 « Typical Of Me » évoquait une nostalgie farouche, alors « Everything I Know About Love » ajoute un sens plus profond de réflexion à la palette émotionnelle. Avec des harmonies douces comme du velours, des sections de cordes gonflées et le moindre craquement d’un vieux disque de jazz, l’album se déroule comme un livre de contes sinueux ; chaque chanson un petit orbe lumineux de magie.

« Above The Chinese Restaurant » nous emmène dans un voyage enchanteur à travers les souvenirs de Laufey, du partage de boulettes à l’écoute de ses voisins ronfler à côté. En se remémorant, elle réalise finalement : «J’aurais aimé savoir que j’avais tout ce que je voulais / Dans notre petit appartement au-dessus du restaurant chinois.”

Ce qui ressort le plus ici est le registre vocal de Laufey – sa voix est profonde et corsée, fournissant un véhicule parfait pour la sincérité à cœur ouvert de ces chansons. Elle chante avec le ton chaleureux de la narration des grands du jazz (Ella Fitzgerald est sa préférée de tous les temps), rendant des chansons plus tristes et personnelles comme « Night Light » d’autant plus spéciales et intimes.

Le chant et l’instrumentation aident finalement l’album à surmonter ses quelques défauts, tels que ses paroles parfois lourdes (« J’ai peur des mouches / J’ai peur des mecs » est l’un de ces coupables sur ‘Valentine’). Pourtant, les paroles nous donnent aussi l’un des principaux délices de « Tout ce que je sais sur l’amour »: l’expression de soi candide de Laufey enveloppée dans la cadence rêveuse des vieux standards de jazz. On a l’impression d’être dans une distorsion temporelle lorsque l’on entend l’arrangement orchestral cinématographique de « Beautiful Stranger » ponctué par les paroles : «J’ai tendance à tomber amoureux dans le métro… Et si je n’avais pas quitté le train à Ladbroke Grove ?« En jouant sur des contrastes comme ceux-ci, Laufey continue de relier facilement les histoires et les genres au sein de la musique.

Détails

Date de sortie: 26 août

Maison de disque: Enregistrements AWAL