Chappell Roan – Critique de « The Rise And Fall Of A Midwest Princess » : des hymnes résolument amusants

Le premier album de Chappell Roan, « The Rise And Fall Of A Midwest Princess », commence par des cordes cinématographiques et évanouies – le genre d’arrangement qui indique qu’une histoire épique est sur le point d’être racontée. Sur le piano tremblant de « Femininomenon », la pop star montante revient sur un ex sérieusement décevant. « Même vieille histoire, encore une fois / Je suis si proche mais ensuite tu l’as perdu, » elle commence. Construisant progressivement le mélodrame avec une voix luxuriante et superposée, alors que le morceau se prépare au refrain, vous l’entendez rouler les yeux de manière audible : « Peux-tu jouer une chanson avec un putain de rythme ? ». C’est ce qu’elle peut certainement faire, en plongeant tête première dans le ver d’oreille sérieux d’un refrain.

Cette introduction ouvre la voie au reste de « The Rise And Fall Of A Midwest Princess », un album qui combine le style pop électrisant de Roan avec son écriture drôle et irrésistible. En préparation depuis quatre ans, l’artiste née Kayleigh Rose Amstutz a récemment expliqué dans un communiqué que l’album est : « des histoires de découverte de mon vrai moi et d’adoption sans peur de l’homosexualité ». Ayant grandi dans le Midwest conservateur et déménagé à Los Angeles en 2018, le disque reflète son expérience de passage à l’âge adulte, qui comprend la signature d’un contrat d’enregistrement avec un label majeur à 17 ans, pour être abandonné quelques années plus tard. Pourtant, Roan n’a jamais abandonné, rencontrant neuf labels avant de signer à nouveau.

Le luxuriant « California » explore le sentiment compliqué associé au fait de quitter une maison pour en trouver une autre. « Les saisons me manquent dans le Missouri / Ma ville mourante » elle chante, ajoutant : « Je pensais que je serais cool en Californie / Je te rendrais fier ». De même, « Pink Pony Club » – qui a été un moment décisif pour Roan lors de sa sortie en 2020 – raconte l’histoire d’une femme qui a déménagé du Tennessee pour travailler comme danseuse dans l’établissement titulaire de Santa Monica. L’héroïne fête toutes les deux son nouveau métier (« Sur scène avec mes talons / C’est là que j’appartiens »), et tente de dissuader l’angoisse parentale de sa mère.

Le style vocal peut emprunter à des héros du crossover country moderne comme Kacey Musgraves (« Kaleidoscope », « Red Wine Supernova »), mais il y a aussi de la pop pure et pure. « Super Graphic Ultra Modern Girl », se situe quelque part entre Confidence Man, « Chromatica » de Lady Gaga et Madonna de l’ère « Ray of Light ». Le refrain audacieux de « Hot To Go ! », quant à lui, peut être lu comme un cousin du récent tube d’Olivia Rodrigo « Bad Idea Right ? » ; d’ailleurs, le producteur et auteur-compositeur Dan Nigro – un collaborateur de longue date de Rodrigo – a également travaillé sur cet album.

Ces moments pop vifs brillent plus que certaines des ballades les plus faibles qui complètent la longue liste de morceaux. Pourtant, « The Rise And Fall Of A Midwest Princess » est une démonstration de la plume audacieuse et effrontée de Roan, où elle place des révélations brûlantes aux côtés de refrains délicieusement effrontés.

Détails

  • Date de sortie: 22 septembre
  • Maison de disque: KRA/Île