Skullcrusher – Critique de « Quiet The Room »: une masterclass de narration

L’autonomie offerte par la maison – sa sécurité, sa chaleur et sa familiarité – est susceptible d’être moins valorisée lorsqu’il n’y a pas d’autre choix que d’y rester pendant une longue période. C’est une situation difficile avec laquelle Skullcrusher, née Helen Ballentine, s’est débattue vers la fin du verrouillage induit par la pandémie; Alors qu’elle était coincée en quarantaine dans son appartement de Los Angeles, elle a commencé à réfléchir sur son éducation à Mount Vernon, une ville tranquille située à 200 miles au nord de New York.

Alors qu’elle repensait à son enfance mouvementée – principalement au divorce prolongé de ses parents – Ballentine a commencé à traiter ses émotions en écrivant sur chacun des moments où les choses se sont effondrées. La collection qui en résulte constitue le premier album candide et multidimensionnel de Ballentine, « Quiet The Room »: un disque qui établit Ballentine comme une diseuse de vérité aux yeux clairs, avec des chansons poignantes qui bougent sans relâche alors qu’elle revisite les cauchemars de l’enfance en toile d’araignée et l’ombre noire de traumatisme familial. L’ouverture « They Quiet The Room » commence à évoquer ces souvenirs flous mais douloureux : la superposition de la voix agile de Ballentine, semblable à celle de Joni Mitchell, crée un chœur agité, alors qu’elle entrevoit une rupture de relation antérieure.

Le sujet de « Quiet The Room » pourrait continuer à nous transporter dans le passé de Ballentine, mais sur le plan sonore, elle nous fait avancer dans un nouveau chapitre de sa musicalité. Dans le but d’englober les changements physiques de son voyage, le disque est encadré de sons beaucoup plus larges que les deux précédents albums de Ballentine, son premier EP éponyme et son suivi de cinq titres, « Storm In Summer ». Alors qu’elle intensifie son son indie-folk à une plus grande intensité – l’élan tumultueuse de « It’s Like A Secret » en fait l’un de ses morceaux les plus stridents à ce jour – la recherche d’optimisme de Ballentine devient le reflet d’un papillon piégé sous verre, haletant à être de nouveau libéré dans le monde.

Une rafale de violons engloutit « Pass Through Me », tandis que le sournoisement psychédélique « Whatever Fits Together » lie un riff sélectionné avec des éléments électroniques doux. « Glissé comme une main moite», chante-t-elle en partant de chez elle à 18 ans sur ce dernier. « J’ai accepté n’importe quoi / Je pensais savoir ce que je voulais. Les paroles sont sobres mais brûlantes; pour Ballentine, le morceau est à la fois une catharsis personnelle et quelque chose de lointain.

Même lorsque Ballentine continue de creuser les lieux de découragement qui ont marqué son enfance, il est réconfortant de savoir qu’elle ne fait pas son chemin seule. Son partenaire, producteur et multi-instrumentiste Noah Weinman, joue du banjo et offre des chœurs feutrés sur un certain nombre de morceaux, dont « Whistle Of The Dead », qui présente un enregistrement maison de Ballentine jouant du piano dans son enfance.

« Quiet The Room » se présente comme un retour autobiographique à certains des jours les plus sombres de Ballentine, bien qu’elle ne se laisse délibérément jamais prendre dans des cycles de chagrin et de regret. Au lieu de cela, en reconnaissant le courage qu’il faut pour simplement abandonner le passé, Ballentine donne à ses auditeurs la permission de se débarrasser de tout bagage émotionnel et de plonger tête la première dans les eaux propres et revitalisantes du futur.

Détails

  • Date de sortie: 14 octobre
  • Maison de disque: Secrètement canadien