Carly Rae Jepsen est une héroïne pop culte indéniable. Autrefois mieux connue pour son succès radio incontournable « Call Me Maybe » en 2012, depuis la sortie de son troisième album « Emotion » en 2015, elle a conquis une petite armée de fans avec sa marque élégante de synth-pop. Ce son réalisé – également entendu sur « Dedicated » en 2019 et sur son disque sœur « Dedicated Side B » en 2020 – a transformé l’artiste canadienne en une star de la pop alternative, ses spectacles en direct triomphants où les fêtards répondent à chaque mot une démonstration du public elle est construite (elle est réservée pour jouer à l’Alexandra Palace de 10 000 places de Londres l’année prochaine).
L’album numéro six, « The Loneliest Time », continue dans cette voie. Initialement né des blocages mondiaux, comme sur les versions précédentes de ce disque, Jepsen a écrit plus de 100 pistes, réduisant finalement la liste des pistes à 13 chansons. Cette réduction de la graisse est claire tout au long de « The Loneliest Time ». Une collection aérodynamique, elle voit les sons désormais emblématiques de Jepsen imprégnés d’influences plus étendues, sans jamais s’éloigner trop des sons éprouvés et fiables du passé.
Le premier single « Western Wind » (co-écrit avec l’ancien membre de Vampire Weekend, Rostam Batmanglij), par exemple, est un numéro teinté de folk, la rumination d’une relation fracturée entre congas et production éthérée. « Allez vous trouver ou quoi que ce soit » dépouille les choses plus loin. Sur des instrus country, Jepsen dissèque le chagrin d’une romance qui se termine en raison des différences d’un couple : « Tu pourrais passer toute ta vie à chercher / Et je pourrais passer toute la journée à me débrouiller ».
Cette honnêteté imprègne « The Loneliest Time », et est parfois émotive, et à la fois brillamment pleine d’esprit. Le phénoménal ‘Beach House’, un banger entièrement imprégné de disco, voit Jepsen réfléchir à une série de rendez-vous terribles. Rouler des yeux à travers l’horreur (« Le garçon #2 avait un beau visage/Tout à fait d’accord pour retourner chez lui/Sa femme avait vraiment un goût impeccable »)le pont – qui comprend le distique tueur : « J’ai une maison au bord du lac au Canada et/je vais probablement prélever vos organes » – est destiné à être crié par le public lors de spectacles en direct. Pendant ce temps, le slinky ‘Shooting Star’, avec sa production Daft Punk endettée, commence par un droit au but : « Je pourrais dormir avec toi ce soir ». Assez dit.
Les exemples de la synth-pop gagnante de Jepsen sont nombreux (« Bad Thing Twice », « Talking to Yourself », « Surrender My Heart »), mais parfois les instrumentaux sont un peu plus lourds. « So Nice » est livré avec une panne de synthé squelchy ; et puis il y a « Joshua Tree », avec ses riffs de guitare sournois des années 70 et sa ligne de basse rôdante. Sur le pont, par-dessus les sons rock hérissés, Jepsen déclare : « Je suis dans l’instant / je vis sous couverture ». Des chansons pop bien étoffées avec un charme sans fin, si c’est ce à quoi ressemble vivre l’instant présent, cela lui convient.
Détails
- Date de sortie: 21 octobre 2022
- Maison de disque: Interscope/écolier