Michael Kiwanuka – Critique de « Small Changes » : une écoute simple et affirmative

Le calme qui se dégage du quatrième album de Michael Kiwanuka suggère qu'il a profité d'un certain temps à l'écart des projecteurs. Après avoir sorti son disque triomphal « Kiwanuka », lauréat du prix Mercury, en 2019, le chanteur et guitariste de 37 ans a quitté Londres pour la côte sud, a eu deux enfants avec sa femme Charlotte et a profité d'une pause bien méritée dans ses activités musicales. Son suivi a été très attendu, mais la voix confortable et sans prétention au cœur de « Small Changes » – un album conçu pour « transcender toute notion de ce qui est cool ou non », selon Kiwanuka – repousse doucement tout sensations de pression.

Les 20 secondes d'ouverture de l'album sont époustouflantes ; de légers éclats de guitare se heurtent à des halètements de fausset rêveurs, une émission chatoyante de bruit blanc vous aidant à vous élever vers un rivage lointain et ensoleillé. Ensuite, un son de batterie serré vous entraîne dans un son soul plus chaleureux, influencé par Bill Withers, qui persiste tout au long de « Floating Parade » et fournit une colonne vertébrale solide et chaleureuse aux 11 titres de l'album. Là où « Kiwanuka » avait un son épique, rempli d'arrangements de cordes dramatiques, de solos de guitare hurlants et de voix gospel dramatiques, « Small Changes » se définit par la subtilité qu'implique le titre.

La qualité douce et réconfortante de morceaux comme « Rebel Soul » et « One And Only » doit beaucoup aux cordes douces et aux rythmes de batterie sobres et discrets qui reflètent un désir de ne pas trop compliquer les choses. Les coproducteurs Inflo (Sault, Cleo Sol, Little Simz) et Brian « Danger Mouse » Burton (Gorillaz, Gnarls Barkley, Black Thought), qui travaillent en étroite collaboration avec Kiwanuka depuis 2016, jouent ici un rôle clé. Le duo laisse ses coups de guitare clairs et clairs caresser les rivages de mélodies de violon endormies ou de lignes de basse funky, ces textures s'articulant avec agilité pour créer une toile de fond facile aux paroles sincères et vivifiantes de Kiwanuka.

Dans le passé, le refrain de « Follow Your Dreams » (sur lequel Kiwanuka répète simplement le titre huit fois) aurait pu paraître un peu sérieux pour le chanteur né à Londres. De même, le morceau de slow-dance « Four Long Years » du disque, où il chantonne « Je tombe amoureux / Je tombe amoureux jusqu'au bout / J'ai fait ce dont j'avais besoin pour rester » est sans vergogne ringard, et d’autant plus percutant par son authenticité. Contrairement à « Kiwanuka », cet album ne laisse pas deviner. Plutôt que de vous frapper au visage avec un barrage de beauté, il roule doucement des poches de magie sur votre chemin. Pourtant, la douceur de son approche ne diminue en rien l’impact du retour tant attendu de Kiwanuka.

Détails

  • Maison de disques : Dossiers Polydor
  • Date de sortie : 22 novembre 2024