la star virale joue un peu la sécurité

Lauv n’a jamais eu de mal à faire correspondre des paroles d’autodérision avec les mélodies de vers d’oreille les plus persistantes. Tout au long de sa carrière, les plus grandes chansons de l’auteur-compositeur-interprète américain ont raconté des histoires douces-amères d’une pop star à qui il manquait toujours quelque chose – qu’il s’agisse d’amitiés significatives sur « fuck, i’m lonely » avec Anne-Marie, le véritable amour sur ‘Je suis tellement fatigué…’ avec Troye Sivan ou une véritable relation sur ‘Mean It’ avec LANY. Comme Julia Migenes a écrit dans la critique des débuts de Lauv en 2020, ‘~ comment je me sens ~’, le chanteur excelle quand il « met des idées vulnérables et personnelles sur une pop minimale adaptée à la radio ».

Mais Lauv est déterminé à sortir de son propre chemin sur le deuxième album « All 4 Nothing », après nous avoir dit dans une récente interview qu’il s’est rendu compte qu’il ne ressentait pas « un sens inné de mériter d’être heureux ». Après la percée, Lauv a maintenant créé un espace pour l’amour vertigineux, l’émerveillement de l’enfance et la confiance en soi.

En ouverture du morceau ’26’, la star décrit franchement le problème qu’il est prêt à résoudre. « 26 et je suis riche / Comment diable en est-on arrivé là ?« , chante-t-il sa désillusion sur des cordes tendues et des rythmes relâchés, avant de revenir à une époque plus simple sur le ‘Kids Are Are Born Stars’, une jubilation attachante et effrontée pour un béguin d’enfance de l’autre côté du succès. « All 4 Nothing (I’m So In Love) », quant à lui, voit Lauv céder enfin à un amour gonflé sur un rythme rétro et des touches luxuriantes qui rayonnent d’un bonheur sans mélange.

Mais ‘All 4 Nothing’ n’est pas que du soleil, retraçant des épisodes sur plusieurs chronologies, qu’il s’agisse de drogues de fête et d’amour désordonné sur ‘Molly in Mexico’, de panique existentielle sur ‘Bad Trip’ ou d’une vieille flamme dans ‘Stay Together’. Malgré la portée, cela rend la direction fragile, ouvrant et fermant trop de portes et ne laissant pas assez de temps pour regarder autour.

« All 4 Nothing » manque également des mélodies tenaces qui ont valu à Lauv ses plus grands moments viraux, comme le crochet vocal chargé de dépendance sur le hit multi-Platine « I Like Me Better ». En revanche, les couplets dépouillés et le suivi à peine présent de « First Grade » ou « Hey Ari » laissent peu d’impression, tandis que « Better Than This » contient une fraction de la valeur de production lisse dont Lauv est capable. Cela met également en lumière les paroles qui, parfois, semblent trop superficielles et sur le nez. « Dieu merci, nous ne sommes jamais restés ensemble / Acheté une maison, eu un enfant, un chien ensemble», chante-t-il sur « Stay Together ».

Bien qu’il y ait des pépites mélodiques éparpillées partout – voir comme le fausset tendu sur « Time After Time », les voix déformées sur « 26 » et la panique suffocante dans la voix de Lauv sur « Bad Trip » – « All 4 Nothing » semble un peu trop sûr . Bien qu’il soit réconfortant de voir la nouvelle ouverture d’esprit de Lauv, il manque à l’album – ironiquement, compte tenu de son thème le plus persistant – un petit quelque chose.

Détails

Date de sortie: 3 août

Maison de disque: Musique vierge