Critique de ‘Capricorn Sun’: des débuts euphoriques certifient l’ascension du producteur au rang de leader de la scène

Depuis 2020, TSHA est devenu l’un des noms les plus connus de la musique électronique. Avec deux EP forts (‘Flowers’ et ‘OnlyL’) dans le sac, ainsi que une compilation de pompage pour Fabricle mélange émotionnel de l’artiste, producteur et DJ basé à Londres, composé de synthés patiemment euphoriques et de styles pop pleins de crochets, s’est connecté de loin, l’élevant bien au-delà du statut de favori underground.

Enregistré pendant le verrouillage du COVID, le premier album tant attendu de TSHA, « Capricorn Sun », est une écoute profondément personnelle, réfléchie et, contrairement à l’époque où il a été créé, apaisante. Rêvant de retrouver un jour le dancefloor, TSHA s’est tourné vers la musique comme exutoire d’expression vital. Les ambiances et les genres changeants du disque transmettent efficacement ce désir, avec house, breakbeats, acide et pop fusionnant pour canaliser un sentiment partagé d’extase tant attendue. Les synthés Ravey et les steel drums explosent d’énergie et de bonheur à mi-chemin de « The Light », tandis que « Dancing In The Shadows » vise à unir les étrangers dans un moment de bonheur hédoniste, mains en l’air. ‘OnlyL’ monte aussi haut dans un état de transcendance, propulsé par les harmonies angéliques de NIMMO, dont les paroles sombres juxtaposent l’instrumental optimiste.

Ce qui a également aidé TSHA à traverser le confinement, c’est le soutien de ses proches. Ces personnes contribuent à façonner « Capricorn Sun » : les touches sombres du piano et les statiques floues du poignant « Galdem (Intro) » sont rejointes par une note vocale motivante du producteur techno Effy, qui encourage son amie à se faire remarquer. C’est un dispositif narratif simple mais intelligent, tirant le rideau sur le monde de TSHA pendant cette période d’isolement forcé. Ailleurs, son partenaire Mafro figure sur le premier single du LP « Giving Up »: écrit alors que le couple avait « peu d’espace pour respirer », il transforme le désespoir d’une relation tendue en espoir et en célébration. La ‘Sister’ kaléidoscopique, quant à elle, a pris vie après que TSHA a découvert qu’elle avait une demi-sœur aînée, tandis que la ludique ‘Nala (Outro)’, une ode à son chien, clôt l’album avec une berceuse électronique sentimentale.

Le retour des tournées et des soirées club après COVID a vu TSHA entreprendre un programme de tournées éprouvant dans le but de capitaliser sur son élan, accumulant plus de 100 spectacles dans le monde en 2021 et 2022 dans le processus. L’adaptation à un style de vie aussi chargé après le temps d’arrêt de la pandémie a cependant fait des ravages, et La TSHA s’est ouvertement exprimée sur les réseaux sociaux ces derniers mois sur l’impact que le spectacle a eu sur sa santé mentale.

Ce sujet est mis en évidence de manière appropriée sur le maussade « Anxious Mind ». Présentant un côté plus sombre du son de TSHA, le morceau voit la chanteuse invitée Clementine Douglas chanter à propos de « Disparaissant » et « vouloir être libre» pour exprimer le désespoir de vouloir échapper à l’esprit, tandis que la piste est engloutie par des basses sous-lourdes alors que des bips glitchy renforcent un sentiment de claustrophobie.

Il est rare qu’un album électronique réussisse à raconter une histoire aussi forte tout en suscitant autant d’émotions différentes. Équilibrant de manière impressionnante le calme méditatif (« Time ») avec l’euphorie rave (le « Running » à la guitare), « Capricorn Sun » prouve que TSHA est vraiment dans une catégorie à part.

Détails

Date de sortie: 7 octobre

Maison de disque: Mélodie ninja