Connie Constance – Critique de « Miss Power »: l’aventurière trouve une maison à l’indie-disco

Lorsque Connie Constance a rencontré le monde pour la première fois à la fin des années 2010, l’écran de fumée autour d’elle était encore partiellement embué. Encouragée à poursuivre le genre de R&B et de soul qui pourrait être traditionnellement associée à une jeune interprète féminine de couleur, son premier album de 2019 « English Rose » était sympathique mais pas toujours pleinement réalisé, comme si c’était le rêve de quelqu’un d’autre plutôt que le sien.

Devenue indépendante pendant la pandémie, son deuxième album « Miss Power » marque une renaissance, une reconquête des règnes personnels. Peut-être sans surprise pour un album qui tire son titre du nom de naissance de l’artiste, il révèle une artiste qui n’a jamais semblé plus à l’aise en elle-même, s’aventurant avec confiance à travers les sons de guitare. Les singles – « Mood Hoover », « Till The World’s Awake » et « Hurt You » – abordent tous la discothèque indépendante par une entrée différente, mais ils servent à illustrer ses dualités ; le premier un shoegaze noodly sur l’acceptation des défauts d’un amant, le milieu une fête de la forêt de Florence et The Machine à genoux, et le second une tranche de post-punk sombre et de course, construit autour d’une ligne de basse irrésistible qui rappelle la sorcellerie l’esprit d’une heure de « A Weekend In The City » de Bloc Party.

La voix pleine et arrondie de Constance convient bien aux livraisons plus brattières, mais se débrouille également sans effort sur de jolis refrains mélodiques. Aux côtés du ram-punktious ‘Kamikaze’ (inspiré de l’attitude zéro-fucks-donnée de riot grrrl), il y a le beau ‘Home’, dégringolant délicatement dans le terrier du lapin des folks pincés aux doigts. « Non, non, non, ne merde pas» murmure-t-elle à plusieurs reprises, apparemment prête à franchir la ligne d’arrivée sur tout ce pour quoi elle a travaillé si dur. La chanson se termine par une voix paternelle, la fondant et lui rappelant que tout ce dont elle a besoin se trouve fermement à l’intérieur; « il n’y a personne d’autre comme toi… allez mon amour, allons au pub”.

Une main chaleureuse et douce, elle donne parfaitement le ton à ‘Yuck’, le triomphe le plus audacieux de l’album. Comme « Hometown Glory » d’Adele ou « Panic Prevention » de Jamie T avant lui, il s’agit d’une indéniable lettre d’amour à la Grande-Bretagne, oscillant entre les sujets et les sites avec une mélancolie amicale et libre. Au fur et à mesure qu’elle parle-chante les petits détails qui composent une ville («cracher sur le sol/mâcher du chewing-gum qui bouillonne… bruit fort/amis bruyants»), elle explore «toutes les parties qui nous rendent grossiers« , trouvant sa propre révélation aimante: »mais la vie va plutôt bien maintenant / J’ai beaucoup souri / Tu ne peux pas dire? »

Tissée à partir d’un grand nombre d’idées créatives, « Miss Power » aurait pu sembler désordonnée. Mais à travers la vue à vol d’oiseau habile de Constance, elle déforme plutôt la clé de la boîte de Pandore de son potentiel, réintroduisant sa vision unique du monde. Si c’est sa majorité, qui sait quels pouvoirs elle pourrait libérer ensuite ?

Détails

  • Date de sortie: 4 novembre 2022
  • Maison de disque: PIAS